Développez vos compétences de formateur ! Comment Faire

Formation

Vous êtes un as dans votre spécialité et votre directeur vous demande de faire profiter vos collègues de vos connaissances. Mais vous ne savez pas comment vous devez vous y prendre. Voici quelques conseils qui arriveront sûrement à point pour réussir votre première séance de formation. Entrainez-vous à être un formateur, vous arriverez à transmettre deux fois plus de connaissances et de sagesse… Et vous y prendrez aussi deux fois plus de plaisir.

Travaillez avec des objectifs

Formulez vos objectifs au préalable et faites-y régulièrement référence. Le degré de satisfaction de votre public dépend de la façon dont votre séminaire répond à leurs attentes. Cette loi fondamentale en marketing s’applique aussi aux formateurs. C’est pourquoi vous devez spécifier clairement, dès le départ, le but que vous voulez atteindre avec les participants. De cette manière, vous évitez non seulement de provoquer des désillusions mais vous suscitez aussi plus de compréhension pour votre approche et vos méthodes de travail. Ainsi, les gens savent exactement où vous voulez en venir. Rappeler les objectifs poursuivis permet aussi de vérifier si votre public comprend votre message. La formulation des objectifs est d’ailleurs une excellente préparation pour vous-même. Cela vous aidera à présenter les choses de façon structurée et, surtout, à les concevoir de façon adaptée au groupe-cible.

Travaillez de façon compréhensible

En travaillant de façon compréhensible, vous stimulerez la mémorisation des matières à apprendre. Souvenez-vous toujours que si vous connaissez le sujet à fond, votre public, par contre, fait ses premiers pas dans ce domaine. Votre univers mental n’est pas nécessairement celui de vos auditeurs. Peu importe votre niveau de connaissance de la matière, commencez par expliquer les grandes lignes pour vous-même et essayez d’y introduire une logique. Non pas votre logique mais une logique susceptible d’être claire pour un novice. Ne présentez pas des bribes et des faits disparates mais une histoire cohérente. Commencez par exemple par esquisser un problème et recherchez ensuite des solutions avec le groupe. Quand les gens comprennent vraiment la matière qu’ils doivent apprendre, ils s’en souviennent mieux. En outre, vous enthousiasmerez aussi davantage votre public si vous l’entraînez dans une histoire passionnante et bien structurée que si vous lui rabâchez les oreilles avec des constatations, des faits ou des axiomes, servis en vrac.

Visualisez votre message…

Que retenez-vous, vous-même, le plus facilement ? Un long texte ou un petit schéma pratique ? En recourant à la visualisation, vous vous forcez d’ailleurs à suivre les lignes logiques de votre histoire, dont nous avons parlé ci-dessus. N’utilisez pas des tas de slides mais essayez d’exprimer les idées au moyen d’images qui restent gravées dans la mémoire. Voir ce post sur les erreurs dans les slides sur isexl.

… mais attention aux graphiques et tableaux

Les formations plus techniques comportent souvent beaucoup de statistiques ou de graphiques. Quand vous les utilisez, gardez donc toujours bien à l’esprit que vous maîtrisez vraisemblablement parfaitement ces modes de présentation mais que votre public les voit pour la première fois. Prenez donc le temps d’esquisser calmement le cadre : mentionnez l’origine du graphique, précisez les données qui y figurent, la façon dont la présentation a été conçue et passez ensuite au commentaire des données et à leur interprétation. En d’autres termes : tout le monde doit d’abord voir la même chose pour pouvoir ensuite interpréter les données.

Visez l’interactivité constructive…

Laissez les participants faire le plus possible par eux-mêmes. Un apprentissage par la découverte est plus efficace qu’un apprentissage passif. Via de petites tâches partielles ou des discussions dirigées, vous pouvez essayer de faire en sorte que les participants aient le sentiment de trouver eux-mêmes les réponses. Ces expériences resteront ancrées dans leur mémoire et, ainsi, ils oublieront moins vite les connaissances acquises. Essayez, dans la mesure du possible, d’amener les participants à examiner eux-mêmes les choses, à étudier des graphiques, à interpréter les données pour tirer ensuite ensemble des conclusions et des leçons.

… mais évitez la fausse interactivité

Les formateurs savent qu’un enseignement interactif est plus passionnant qu’un enseignement ex-cathedra. Vous devez donc solliciter vos auditeurs en les interrogeant. Cependant, il ne s’agit pas de poser des tas de questions mais de poser les bonnes questions. C’est-à-dire celles qui contribuent à l’élaboration de la logique qui sous-tend la matière. Un formateur doit bien préparer sa présentation et poser graduellement els bonnes questions. Le secret réside dans une solide préparation : concevez les questions au préalable. Vous obtiendrez de meilleurs résultats si vous mitraillez les participants de questions bien préparées que si vous leur fournissez des textes et schémas prédigérés.

Ne posez pas des questions sur des sujets que vous devez encore expliquer. Le participant qui peut y répondre est l’as des as qui n’a peut-être pas besoin de vous. De plus, cela suscite un sentiment de frustration chez les autres participants alors qu’en fait, ils sont là pour apprendre ensemble la nouvelle matière. Une règle d’or : exposez d’abord la matière, ce qui peut parfaitement se faire en posant des questions sur des choses que les participants savent déjà ou qu’ils ont apprises dans un autre contexte. Ce n’est qu’après que la matière ait été entièrement traitée que vous pouvez poser des questions pour contrôler si tout le monde suit.

Posez des questions de contrôle

Rien n’est plus facile pour un public que de se retrancher ans le rôle de celui qui opine tout le temps. Et admettez-le : n’est-ce pas rassurant pour un formateur d’avoir des auditeurs qui, d’un signe de tête, manifestent toujours leur approbation ? Ne recherchez cependant pas trop la facilité. Souvent, par habitude mais aussi parfois parce qu’ils veulent qu’on les laisse un peu tranquilles, les auditeurs confirment volontiers ce que dit le formateur. Il vous appartient de remettre de temps en temps ce sentiment confortable en question. Cela peut se faire par le biais de questions de contrôle. Ne vous contentez donc pas de demander si tout est clair ou s’il y a encore des questions mais sondez un peu plus profondément et posez, à des moments critiques, des questions pertinentes sur ce que vous venez d’expliquer. Dans ce cas également, vous avez intérêt à bien les préparer au lieu de les improviser.

Les questions de contrôle ont d’ailleurs encore une autre fonction. Certains formateurs ont tendance à raconter trop en une fois : ils en rajoutent une couche, font des digressions et continuent à pérorer. En général, à ce moment-là, il n’y a plus que quelques merles blancs du groupe qui sont encore capables de vous suivre tandis que les autres participants ont décroché. Avec une question de contrôle, vous pouvez temporiser quelque peu et, ensuite, reprendre le fil de votre présentation.

Respirez l’enthousiasme

L’enthousiasme dont les participants feront preuve trouve sa source dans votre propre attitude ! Entendre quelqu’un parler d’un sujet avec passion, délie les langues. La formation doit dès lors créer une plate-forme sur laquelle tout le monde ose prendre la parole et veut le faire. Les gens veulent bien parler si les choses les concernent et les passionnent. Ils osent s’exprimer quand ils se trouvent dans un environnement rassurant. À vous de créer ce climat. En vous montrant ouvert, vous pouvez espérer que les participants le seront aussi. Et ils collaboreront d’autant mieux si vous présentez le séminaire comme une plus-value pour leur carrière. Cette ambiance positive doit exister dès le départ. Votre attitude non verbale est à cet égard d’une importance vitale. L’enthousiasme que vous irradiez est plus éloquent que tous les mots ! Gardez-vous cependant de vous montrer d’un enthousiasme naïf. Les participants ne le goberont pas et percevront votre formation comme factice.

Répétez par le biais de résumés

Tout étudiant connait l’importance de la répétition. Les matières à connaître s’incrustent plus solidement dans notre mémoire si elles sont répétées régulièrement. La transmission de connaissances ou de matières, en parcourant une seule fois les choses, ne donne qu’un résultat relativement faible. Il est essentiel que vous fassiez un résumé après chaque chapitre. Faites-le de façon animée. Sur un mode ludique, par exemple, en imaginant un petit quiz ou, plus sérieusement, en notant schématiquement avec le groupe les grands points du chapitre traité sur un flipchart. L’introduction d’un nouveau chapitre est l’occasion idéale de répéter brièvement les grandes lignes de l’exposé antérieur.

Assurez un suivi pour étancher la soif de savoir

Une formation n’est vraiment réussie que si elle a une suite. Les bons formateurs assurent un follow-up en organisant une courte séance quelques semaines après la formation principale. Une révision en quelque sorte. Certains formateurs téléphonent aux participants pour leur demander s’ils ont tout bien compris. Autre option : invitez-les à vous faire parvenir par e-mail la réponse à trois questions clés. Reprenez ces réponses dans un petit e-mail de synthèse et envoyez-le au groupe un peu plus tard. L’effet de consolidation est encore plus puissant quand les participants doivent eux-mêmes se charger du suivi. C’est pourquoi vous leur donnerez encore, à la fin de la journée, quelques articles amusants traitant du sujet que vous avez abordé. Renvoyez-les à des sites Internet qui offrent une valeur ajoutée. Ou promettez de leur adresser ultérieurement quelque chose même si, à ce moment de la formation, vous avez déjà ce « quelque chose » dans votre serviette. Une courte attente fait grimper la valeur ! Veillez toutefois à tenir cette promesse.

Conclusion : Formez le formateur

Notre environnement de travail change tellement vite que les entreprises sont obligées de tirer le maximum de leur capital principal : leurs collaborateurs. Celles qui veulent atteindre le sommet et y rester, investissent dès lors à fond dans la formation des collaborateurs susceptibles d’initier des changements. Parallèlement, les dirigeants réalisent de plus en plus que leur entreprise recèle des trésors de know-how spécialisé. Et ils invitent donc de plus en plus souvent leurs propres experts à transmettre leurs connaissances aux collègues et nouveaux venus. L’expérience nous apprend toutefois qu’exceller dans un domaine spécialisé et transmettre les connaissances spécialisées sont deux choses fort différentes. La puissance du message dépend en effet dans une large mesure de la manière dont il est communiqué. Via des programmes « Train the trainer », les entreprises peuvent préparer leurs spécialités au rôle de formateur interne. Il n’est donc pas étonnant que de tels séminaires et formations connaissent actuellement un certain succès.

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