Dans la 1ère circonscription du Rhône, les habitants sont pris entre deux feux : le désintérêt pour le scrutin et le caractère important de l’élection. Le capharnaüm à gauche ne les a pas atteints.
A cinq jours du premier tour des législatives, l’excitation n’est pas celle des présidentielles. Au contraire, ils sont très peu à connaître l’identité des candidats à l’Assemblée dans leur circonscription. « J’ai reçu les professions de foi, mais je n’ai pas encore ouvert l’enveloppe », confie avec désinvolture Sylvain, 30 ans. Pour lui, voter c’est « être solidaire avec la société ». Ni plus ni moins …
Attablés à la terrasse d’un café, Thierry, 40 ans, et Mehdi, 50 ans, n’ont pas vraiment la même approche. Thierry ira voter« parce que c’est important » mais reconnaît « ne pas s’intéresser à la politique ». Quant à Mehdi, il vit depuis plus de vingt ans en France, mais n’a pas la nationalité française. Il ressent une amère déception de ne pas pouvoir voter. « Il faut absolument que ceux qui le peuvent se rendent aux urnes », confie le quinquagénaire, qui espère que la loi autorisant les étrangers à voter aux élections locales, promise par François Hollande, sera mise en place. Thierry le coupe : « Mais au fait, c’est une élection régionale ou nationale ? ». C’est Mehdi qui lui donne la réponse.
Cyndel, la vingtaine, a voté pour la première fois lors des présidentielles. Elle avoue avoir un faible intérêt pour la politique mais affirme qu’elle ira mettre un bulletin de vote dans l’urne ce week-end. Pourtant, comme beaucoup d’habitants, Cyndel ne connaît pas les noms des candidats. « Il faut que je me penche sur la question », martèle-t-elle comme si elle venait de s’apercevoir que le temps commençait à presser. Le déroulement du scrutin et l’enjeu lui échappent mais elle a saisit une chose : « C’est un devoir de voter. Ne serait-ce que pour ne pas avoir à se plaindre des personnes qui nous gouvernent, alors que l’on ne s’est pas déplacé jusqu’au bureau de vote ». .
Archive du mercredi 6 juin 2012