Législatives : Le bilan du 1er tour

Politique

aux d’abstention record sous la Vème République, poussée du Front National, ex-Ministres en ballotage défavorable et un PS avec le vent en poupe, le 1er tour du scrutin législatif est riche en enseignements et en surprises au niveau national. Petit tour d’horizon.

Cinq semaines après s’être massivement mobilisés pour le scrutin présidentiel, les électeurs n’ont pas eu le même engouement pour ces législatives. Pour preuve, ce taux d’abstention record, un peu moins de 43%, taux le plus fort sous la Vème République.

La gauche en tête

Malgré cela, la gauche arrive largement en tête avec 47% des voix contre une droite républicaine qui n’obtient que 35% des suffrages. Selon la projection en sièges réalisée par les instituts CSA, Ipsos et Sofres, le PS et ses alliées (Parti Radical de Gauche et Divers Gauche dont EE-LV) obtiendraient entre 275 et 329 sièges donnant l’espoir d’une majorité absolue (289 sièges) pour le nouveau président de la République, François Hollande. L’UMP et ses alliés n’obtiendraient que 230 à 270 sièges ce qui les placeraient, de facto, dans l’opposition. A l’image de son leader, le MoDem deFrançois Bayrou s’écroule et n’obtiendrait que 0 à 3 sièges à égalité avec le Front National. Sur les 577 sièges de l’Assemblée Nationale, 20 ont déjà été attribués à l’issue du premier tour, dont 12 pour le Parti Socialiste et 6 pour l’UMP.

24 nouveaux Ministres risquaient gros lors de ce premier tour, une défaite les obligeant à renoncée à leur poste. 6 d’entres-eux sont élus dès le premier tour, c’est le cas du premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, du Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de Bernard Cazeneuve, de Delphine Batho, de Victorin Lurel et Frédéric Cuvillier. Tous les autres, sauf Marie-Arlette Carlotti (chargée des personnes handicapées) sont en ballotage favorable. Leur présence au sein du gouvernement semble avoir été un atout pour ces candidats.

Un 1er tour à surprises

Commençons par la plus médiatique d’entres-elles. La 11ème circonscription du Nord voyait s’affronter Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Alors que les sondages d’avant scrutin les annonçaient tous les deux en tête, le leader du Front de Gauche se retrouve au tapis, devancé par le candidat socialiste Philippe Kemel qui a récolté 21% des voix. Loin devant, la présidente du FN rassemble 42% des suffrages et se retrouve donc en position très favorable à l’approche du 2nd tour.

L’avocat Gilbert Collard, candidat FN dans la 2ème circonscription du Gard, confirme la poussée de l’extrême droite sur le plan national. En tête avec 34,57% des suffrages, il devance la socialiste Katy Guyot (32,87%) et le député UMP sortant Etienne Mourrut (23,87%). Une triangulaire se profile donc, avec la possibilité d’un désistement du candidat UMP en faveur du candidat « mariniste ». Affaire à suivre.

Une triangulaire serrée se profile également dans 3ème circonscription du Vaucluse où, Marion Maréchal-Le Pen, nièce de Marine, arrive en tête avec 34,63% des voix. Elle devance largement le député UMP sortant Jean-Michel Ferrand (30,03%) et la socialiste Catherine Arkilovitch. Le retour d’un député FN à l’Assemblée Nationale n’a jamais semblé aussi proche.

Une des grosses surprises de ce scrutin nous vient aussi de la 2ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques, dans laquelle François Bayrou, député depuis 1986 n’arrive qu’en deuxième position avec 23,63% des suffrages. Il se retrouve donc devancé par la candidate investit par le PS, Nathalie Chabanne (34,9%). Le candidat UMP, Eric Saubatte s’invite également au second tour, entrainant le leader du MoDem dans une triangulaire qui compromet ses chances de réélection. Du côté des ex-Ministres issus de l’UMP, ils sont trois à se retrouver dans une position compliquée à l’approche du 2nd tour.

C’est notamment le cas d’Henri Guaino, parachuté dans la 3ème circonscription des Yvelines, et qui devra affronter le candidat dissident de l’UMP dans une triangulaire. Même s’il arrive en tête devant la candidate socialiste avec 28,12% des voix, la présence d’Olivier Delaporte éparpille les voix de la droite. Ceci pourrait donner l’avantage à la socialiste Fabienne Gelgon-Bilbault.

L’ex-Ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, se retrouve lui aussi menacé par une triangulaire. Arrivé en tête avec 30,41% des voix, il est suivi de près par le candidat dissident, Thierry Solère, qui compte maintenir sa candidature coûte que coûte. La socialiste Martine Even, arrivée en troisième position n’a pas grand chose à espérer dans ce bastion de la droite.

Nadine Morano se retrouve elle aussi en ballotage défavorable dans la 5ème circonscription de Meurthe et Moselle. Arrivée en seconde position derrière le candidat socialiste Dominique Potier elle a appelé les électeurs FN « à se mobiliser derrière sa candidature ».

Tout n’est pas rose non plus du côté socialiste, comme le prouve la situation difficile de Ségolène Royal à la Rochelle. En tête lors de ce premier tour avec 32,03% des voix, elle devance de moins de 4 points le candidat dissident Olivier Falorni, exclu du Parti Socialiste. Certains élus locaux, comme l’ex-Ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau, ne cachent pas qu’ils sont prêts à soutenir Falorni pour faire chuter l’ex-candidate du PS à la présidentielle. Pour Ségolène Royal, une défaite l’empêcherait de briguer le perchoir.

A noter, l’élimination au premier tour de Rama Yade dans la 2ème circonscription des Hauts-de-Seine. La candidate du Parti Radical n’a recueilli que 13,87% des suffrages et ne se maintien pas au second tour. Le come-back raté de l’ex secrétaire d’Etat va peut-être faire réfléchir à deux fois Nicolas Sarkozy, son ancien mentor, quant à un éventuel retour sur le devant de la scène.

Archive du lundi 11 juin 2012

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